Centres à passerelle au Faso : des éducateurs sénégalais à l’école de la SSA/P
9 mars 2016 22:38 1 messages
Depuis quelques jours, une délégation du ministère de l’Education nationale du Sénégal séjourne au Burkina Faso. Cette délégation venue s’imprégner de l’expérience de la Stratégie de scolarisation accélérée/passerelle (SSA/P) mise en œuvre dans plusieurs écoles du pays, était le mardi 8 mars 2016 dans la province du Namentenga sise dans la région du Centre-nord.
« Boulhiba Nioundougou, Zéguédéguin ». Voici les villages visités par la délégation du ministère de l’Education nationale du Sénégal, le 8 mars en pleine commémoration de la Journée internationale de la Femme. Cette délégation a visité dans les dites localités situées dans les communes de Tougouri et de Zéguédéguin/province du Namentenga, les centres à passerelle et échangé avec la communauté éducative et les enseignants. Elle était accompagnée par des représentants du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), de l’UNICEF, du Secrétariat permanent de la SSA/P et de l’Association nationale de la traduction de la bible et de l’Alphabétisation (ANTBA), chargée de la mise en œuvre sur ces lieux de la stratégie.
Les membres de ces délégations ont été accueillis par des populations fortement mobilisées comme pour exprimer leur joie de bénéficier de la SSA/P. Cette stratégie a permis, en effet, à beaucoup de leurs enfants qui ont décroché à l’école pour une raison ou pour une autre et aux jeunes n’ayant jamais fait l’école de trouver le chemin des classes pour donner plus de chance à leur avenir. Elle est appliquée simultanément au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Et le Sénégal ne veut pas être en reste. La visite entamée par la délégation composée de l’essentiel des structures techniques du ministère sénégalais de l’Education nationale et d’un représentant de l’UNICEF (soit 9 membres) vise à s’expirer de l’exemple de la SSA/P qui semble déjà faire tâche d’huile.
Cette visite intervient, selon le chef de la délégation, Rokhaya Niang, directrice de cabinet du Secretaire d’Etat à l’Alphabétisation et à la promotion des langues nationales, en prélude à mise en œuvre d’un programme éducatif au profit des jeunes sénégalais exclus du système scolaire. Or, il se trouve que le Burkina Faso a développé la SSA/P qui prend en charge les enfants n’ayant pas été à l’école ou ayant décroché très tôt. « On est venu partager cette expérience et mieux découvrir la SSA/P à travers les moyens mis en œuvre sur le plan des ressources humaines, pédagogiques et financières ainsi que le pilotage. Du retour au Sénégal, nous allons comparer ce modèle avec ceux qui existent pour voir quel modèle convient le mieux pour prendre en charge les jeunes exclus du système éducatif » a-t-expliqué.
Une stratégie intéressante
Après la première journée de visite, Rokhaya Niang apprécie positivement la SSA/P. « On a trouvé que c’est une stratégie intéressante qui permet de prendre en charge les enfants à partir du niveau du CE1, c’est-à-dire ceux qui ont décroché entre le CEP et le CE1 ou ceux qui n’ont pas été à l’école et de les former avec une démarche accélérée pour leur permettre au bout de 9 mois de réintégrer l’école classique. C’est une très bonne chose parce que tant que nous ne développerons pas des stratégies alternatives, nous ne parviendrons jamais à l’éducation universelle que nous prônons en accord avec la communauté internationale. Ce que nous avons vu sur le terrain nous rassure. Il est vrai qu’il y a quelques disfonctionnements sur le plan du suivi du pilotage. Mais puisqu’il s’agit d’une expérimentation qui accompagne une recherche action, il y a des possibilités de rectifier en cours ou au bout d’un certain moment, certains aspects pour arriver à des modèles pertinents qui conviennent aux besoins des bénéficiaires » a déclaré le chef de la délégation sénégalaise.
Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
Dans la province du Namentenga, tous les acteurs du système éducatif sont unanimes sur l’opportunité de la mise de la SSA/P. « Si ce n’est pas à cause du centre à passerelle, je n’allais pas pouvoir aller à l’école et me donner une chance dans la vie. De ce fait, nous pouvons dire que la SSA/P a été bénéfique pour nous » a confié Salfo Yaméogo, élève au centre passerelle de Boulhiba. Celui était un déscolarisé qui a abandonné l’école pour des raisons de santé. Il a pu combler son retard à l’école grâce à la SSA/P et compte une fois après ses études terminées, devenir un militaire. Quant à Romaine K. Kafando qui était passée par un centre de passerelle, elle veut devenir plus tard médecin. En attendant, cette jeune fille âgée de 13 ans poursuit ses études au CM1 à l’école classique de Zéguédéguin. Pour elle, l’intérêt de la SSA/P n’est plus à démontrer : « Nous sommes allés au CP1, nous n’avons pas fait le CP2 ni le CE1 et nous voici au CE2 parmi les autres élèves. Donc cela a été bénéfique pour nous ».
Du côté des parents d’élèves, la satisfaction est également de mise. « Quand le centre à passerelle est venu, nous étions très contents » a dévoilé le président des parents d’élèves de l’école de Boulhiba. Sa joie est partagée par Yamkay Ouédraogo dit Francis, superviseur des centres à passerelle dans le Namentenga pour le compte de ANTBA. « La stratégie de la passerelle arrache les enfants du néant pour les amener à des positions plus intéressantes. C’est une initiative excellente à saluer ». Même conviction pour le directeur de l’école de Nioundougou, Valentin Singbéogo pour qui, la SSA/P a fait ses preuves. « Cette stratégie apporte une seconde chance aux enfants de retrouver ou de connaître l’école. Elle leur permet de devenir des personnalités dont le pays a besoin pour son développement » a-t-il martelé lors des échanges avec l’équipe de la mission dont la visite se poursuit dans la province du Ganzourgou.
Saïdou Zoromé
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